Un refus de retirer l’article reconnaissant le créole comme langue officielle

Dans un courrier daté du 19 août 2023, Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), exprime son refus de retirer l’article 1er d’une délibération adoptée en mai 2023. Cette délibération reconnaît le créole comme langue officielle de la Martinique, au même titre que le français. Serge Letchimy qualifie cette décision de « marronnage », c’est-à-dire un acte de dissidence dans le débat entre les droits naturels imprescriptibles et le droit à l’égalité.

Dans sa lettre, Serge Letchimy anticipe les conséquences juridiques de son refus et reconnaît que les institutions judiciaires ne reconnaîtront pas la légitimité de son combat. Malgré cela, il affirme qu’il assumera cette condamnation avec dignité.

Un courrier en réponse au préfet de Martinique

Cette lettre de Serge Letchimy fait suite à un courrier du préfet de la Martinique, Jean-Christophe Bouvier, qui a émis des remarques sur la légalité de la délibération de l’Assemblée de Martinique. Dans ce courrier, le préfet rappelle que les langues régionales font partie du patrimoine de la France et précise que l’État et les collectivités territoriales doivent contribuer à l’enseignement, la diffusion et la promotion de ces langues.

Cependant, le préfet avance un argument constitutionnel en invoquant l’article 2 de la Constitution de 1958, qui établit que la langue de la République est le français. Selon lui, cette disposition constitutionnelle oblige à demander le retrait de l’article premier de la délibération de mai 2023.

Une opposition qui se jouera devant les tribunaux

La suite de cette opposition entre Serge Letchimy et l’État devrait se dérouler devant le tribunal administratif et le Conseil d’État. Les deux parties devront confronter leurs arguments juridiques pour défendre leurs positions respectives.

Source : RCI