L’expression d’une souffrance
Un silence pesant règne. Personne ne bouge, personne n’ose dire un mot. Mais les enfants, eux, expriment leur inquiétude. Certains d’entre eux envisagent même de ne pas se rendre à l’école. Il est possible que parmi ces enfants se trouvent des victimes de harcèlement scolaire.
La famille de Morana est profondément bouleversée et exprime son inquiétude et sa colère. Ils souhaitent que le harcèlement cesse. Samedi dernier, cette collégienne de 14 ans, en classe de 3ème, a publié une vidéo sur Tik Tok dans laquelle elle dénonce les moqueries, les insultes et les humiliations qu’elle subit depuis trois ans.
Rassemblement devant le collège
Ce matin, des proches de Morana, des parents d’élèves ainsi que des associations se sont réunis devant le collège Belle-Etoile pour manifester leur soutien. Parmi eux, Sylvia Civile, qui a accueilli Morana dans son restaurant pour mieux comprendre sa situation.
Sylvia Civile témoigne : « Les harceleurs ciblent toujours les plus vulnérables. J’ai eu Morana pendant deux semaines et j’étais ravie de la connaître. C’est une enfant calme et douce. »
Après la diffusion de la vidéo, Morana a été mise en arrêt maladie pendant 14 jours. Pour Magalie Nise, membre de l’association Culture et Egalité, il est essentiel de rappeler que le harcèlement laisse des séquelles indélébiles.
Magalie Nise déclare : « Il est de notre devoir de soutenir Morana, qui souffre depuis plusieurs années, et d’interpeller les administrations et les autorités sur ce phénomène. Le harcèlement est une souffrance dont les séquelles peuvent durer toute une vie. »
Outre les associations et les parents d’élèves, des activistes se sont également joints à la manifestation ce matin. Devant le collège, une foule s’est rassemblée. La maman de Morana, Corinne, ne s’attendait pas à un tel soutien.
Corinne exprime son souhait : « Tout ce que je veux, c’est que les choses s’arrangent et que l’on trouve une solution à ces problèmes. Je veux que cela cesse. »
Tensions et appel au calme
La famille de la jeune fille attend des mesures fortes de la part du Rectorat. Après avoir initialement refusé toutes les rencontres proposées dans la matinée, la mère de famille a finalement accepté de rencontrer la directrice de l’établissement, accompagnée de l’équipe Phare du Rectorat.
Cependant, la manifestation a pris fin dans la tension. Des activistes ont forcé l’entrée du collège de Saint-Joseph et ont commis des actes de vandalisme à l’intérieur de l’établissement.
Ces actes sont vivement dénoncés par Claude Adèle, premier adjoint au maire de Saint-Joseph, qui lance un appel au calme : « J’étais sur place lorsque cela s’est produit. Certaines personnes ne sont visiblement pas venues uniquement pour soutenir Morana. Lorsque l’on évoque les événements de 1848 et le chlordécone, cela dépasse le cadre de la situation actuelle. Le groupe qui animait la manifestation, dont nous connaissons tous les membres, demandait à ce que la directrice sorte du collège. Ils ont perdu patience et cela a entraîné une alerte intrusion. Les parents ont été appelés à venir chercher leurs enfants, car leur sécurité n’était plus assurée. Il y a eu une petite panique, mais sans violence. Les gendarmes étaient présents sur place. Nous appelons au calme. Le Rectorat est informé et les procédures sont en cours. Notre rôle, en tant que ville de Saint-Joseph, est d’apporter notre soutien à cette famille qui souffre énormément. »
Source : RCI