Le quotidien des familles d’accueil
Le quotidien des familles d’accueil implique des défis économiques et émotionnels importants. Des enfants sont parfois placés du jour au lendemain, sans prévenir. Et leurs papiers de placement, comme de sécurité sociale peuvent tarder à venir.
Raymonde et Agatha, deux assistantes familiales, partagent leur expérience. Raymonde est assistante familiale depuis 2005 et a accueilli chez elle plus d’une quinzaine d’enfants. Agatha, quant à elle, est assistante familiale depuis 30 ans.
Ces deux mamans de substitution se sentent parfois seules, pas assez accompagnées, et déplorent le manque de visite de la part des services de protection de l’enfance.
Malgré tout, elles sont fières des enfants qui leur sont confiés, même si Agatha admet que cela peut parfois être difficile. Les enfants se posent des questions sur leur présence dans la famille d’accueil et certains peuvent avoir des comportements problématiques.
Le malaise des familles d’accueil s’exprime
En Martinique, il existe 400 familles d’accueil. Certaines d’entre elles ressentent un mal-être si important qu’elles ont rejoint la mobilisation des agents de la Collectivité territoriale de Martinique le 26 septembre dernier.
Raymonde et Agatha font partie de ces familles d’accueil en colère. Elles dénoncent leur bas salaire et les disparités avec la Guadeloupe, où les assistants familiaux touchent 1200 euros par enfant, contre seulement 550 euros en Martinique.
De plus, faute d’allocation de rentrée scolaire, Raymonde et Agatha ont été contraintes de trouver des petits jobs pour compléter leur salaire.
Les travailleurs sociaux manquent de personnel
Il y aurait seulement 6 travailleurs sociaux pour 270 enfants confiés en Martinique, ce qui représente une moyenne de 45 enfants pour 1 référent. Au niveau national, cette moyenne est plus proche de 25 enfants pour 1 référent.
Annie-Manuelle, assistante sociale référente à l’Aide Sociale à l’Enfance, dénonce cette situation. Elle accompagne les enfants de 0 à 18 ans dans le cadre de mesures judiciaires ou administratives. Elle explique que les travailleurs sociaux doivent jongler en permanence entre les familles et les délais rallongés, sans se sentir soutenus par leur hiérarchie.
En bref
Les assistants familiaux accueillent des enfants qui ont été retirés de leur environnement familial. Cependant, le manque de personnel dans les services de l’Aide Sociale à l’Enfance, les salaires bas et le manque d’accompagnement compliquent la vie de ces familles d’accueil au quotidien.
Source : RCI