Un projet d’aérodrome à Basse-Pointe

Hier soir, une réunion publique s’est tenue à la salle des fêtes de Basse-Pointe pour discuter du projet d’aérodrome voté par les élus de la CTM en 2017. Ce projet, qui devrait voir le jour d’ici 2028, est estimé à plus de 60 millions d’euros. Il était inscrit dans le schéma d’aménagement depuis 1998 et porté par la communauté des communes du nord de la Martinique.

L’idée est de créer un aérodrome civil et d’intérêt régional à Basse-Pointe, avec une piste de 1200 mètres pouvant accueillir des petits et moyens porteurs. La CTM prévoit une capacité de 4000 à 5000 passagers commerciaux. Ce projet est soutenu par Marie-Claude Valide, pionnière de l’aéronautique en Martinique et à la tête du CFA Aéronautique du Lamentin.

Il faut véritablement voir tous les écueils. Je ne veux pas que cet aérodrome soit remis en question en termes de rentabilité. Il peut ne pas être rentable au début, mais une fois qu’il sera construit, il trouvera sa rentabilité grâce aux élèves pilotes et mécaniciens. C’est la meilleure façon de développer un pays, une île, en le rendant accessible à tous. Un centre de maintenance aéronautique dans le Grand Nord serait également bénéfique. En ce qui concerne la piste, il faudra réduire la pente de 6% à 3%.

Ce projet permettrait de relancer l’activité économique dans le nord de l’île et offrirait une piste de secours en cas de catastrophe naturelle majeure ou d’indisponibilité de la piste du Lamentin.

Les doutes quant à l’implantation du projet

Richard de Gryse, ancien directeur d’Air Caraïbes et expert aéronautique, exprime quelques doutes quant à l’implantation du projet. Selon lui, les aspects commercial et évacuation de blessés en cas de séisme majeur ne justifient pas les 65 millions d’euros investis. Il souligne également les contraintes liées à la direction de la piste et estime que l’aéroport ne serait pas attractif pour les compagnies aériennes avec seulement 5000 passagers par an.

Cependant, la réalisation de cet aérodrome prendra du temps. Entre les études, les demandes d’autorisations et les travaux, la pose de la première pierre est prévue pour 2027-2028. Ce délai permettra de convaincre les habitants de Basse-Pointe et du Nord qui s’étaient mobilisés contre le projet en arguant qu’il spoliait les agriculteurs de terres cultivables.

Source : RCI