Appel à une force multinationale en Haïti
Le secrétaire général de l’ONU, M. Guterres, a récemment écrit une lettre de 12 pages dans laquelle il appelle les États membres à déployer une force multinationale en Haïti. Cette force, qui ne serait pas sous l’égide des Nations unies, serait composée de forces spéciales de police soutenues par des unités militaires fournies par un ou plusieurs pays. L’objectif est de coopérer avec le gouvernement haïtien pour régler la situation sécuritaire dans le pays.
M. Guterres souligne la nécessité de prendre des mesures coercitives pour faire appliquer la loi en Haïti, notamment en ayant recours à la force dans des opérations de police ciblées contre les gangs fortement armés. Cette intervention internationale vise à soutenir la police locale, qui est confrontée à une situation alarmante.
En attente d’un feu vert
Depuis plusieurs mois, M. Guterres et le Premier ministre haïtien Ariel Henry appellent à une intervention internationale pour faire face à la montée en puissance des gangs dans la capitale, Port-au-Prince. Les gangs contrôlent environ 80% de la ville et les crimes tels que les meurtres, viols, enlèvements contre rançon et vols à main armée sont devenus quotidiens.
Le Kenya s’est porté volontaire pour prendre la tête de cette force multinationale et déployer 1 000 policiers pour aider à former et soutenir la police haïtienne. Cependant, l’intervention nécessite l’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU, même si cette force ne serait pas déployée sous le drapeau de l’ONU.
Les États-Unis, qui président le Conseil de sécurité en août, se sont engagés à fournir des ressources pour cette intervention et à déposer une résolution d’autorisation avec l’Équateur dans un proche avenir. M. Guterres salue cette initiative et le soutien exprimé par plusieurs États des Caraïbes, tels que les Bahamas, la Jamaïque et Antigua-et-Barbuda.
Il est espéré que d’autres pays se manifesteront également et que le Conseil de sécurité suivra les recommandations du secrétaire général, a déclaré le porte-parole adjoint de M. Guterres, Farhan Haq.
En plus de la crise sécuritaire, Haïti fait face à une terrible crise humanitaire, économique et politique. Aucune élection n’a eu lieu depuis 2016, ce qui ajoute à l’urgence de la situation.
Source : RCI