Une démarche pour peser dans le débat sur la vie chère
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a décidé de s’auto-saisir du sujet de la vie chère dans les territoires d’Outre-Mer. Cette décision fait suite à une série de préconisations adoptées par le CESE en 2020 sur ce même sujet. Cependant, le travail de fond a été ralenti en raison des crises successives liées au Covid et à l’Ukraine. L’instance nationale espère maintenant peser dans le débat actuel, alors que l’Assemblée nationale doit rendre les conclusions de sa commission d’enquête sur la même thématique. La vie chère est également une des priorités du Conseil interministériel pour l’Outre-Mer, qui a déjà été reporté à trois reprises.
Véronique Biarnaix-Roche, présidente du syndicat CFE-CGC au CESE et co-rapporteure sur cet avis, regrette que la voix de cette assemblée des partenaires sociaux et acteurs économiques n’ait pas été entendue en préparation du CIOM. Elle souligne que le CESE aurait pu être saisi sur de nombreux autres sujets.
Des tensions et un sentiment d’injustice
Dans cette démarche, le CESE souhaite aborder les problèmes de la vie chère qui persistent dans les territoires d’Outre-Mer. Il y a encore des tensions sociales, des jeunes qui manifestent dans les rues, un manque d’emploi et une pauvreté grandissante. Il existe un sentiment d’injustice lié à l’éloignement géographique, un manque de transparence sur la composition des prix et une concurrence insuffisante. Il est nécessaire de trouver des solutions concrètes et immédiates pour remédier à ces problèmes.
Des propositions en cours d’adoption
Les idées explorées par le CESE doivent encore être adoptées, mais cela ne devrait pas se faire avant la rentrée, car les auditions sont encore en cours sur cet avis. Le ministre Carenco a d’ailleurs été reçu ce mardi. Certaines propositions font déjà écho aux attentes actuelles, comme l’amélioration du Bouclier Qualité Prix (BQP+) et son élargissement à des produits de meilleure qualité, la réforme de l’octroi de mer et l’adaptation des normes européennes.
Solutions directes et réformes nécessaires
Le CESE envisage également de développer des solutions directes et des expérimentations issues des territoires d’Outre-Mer. Ghislaine Arlie, représentante de la Nouvelle-Calédonie au sein du groupe Outre-Mer, est convaincue que les solutions ne viendront pas de l’hexagone, mais de chaque pays d’Outre-Mer. Elle estime qu’en les mettant ensemble, il est possible d’aboutir à des solutions efficaces.
Une autre piste essentielle est la réforme des conventions collectives et de la prime d’activité pour renforcer le pouvoir d’achat des plus modestes. Véronique Biarnaix-Roche souligne qu’il existe des « niches à bas salaires » en Outre-Mer et qu’il est important d’utiliser de manière optimale les fonds publics.
Agir rapidement pour remettre le consommateur au centre
Le groupe Outre-Mer du CESE souhaite faire des propositions concrètes dans cet avis, sans pour autant demander une grande réforme législative. Il estime qu’il faut agir vite pour améliorer la situation. L’objectif est de remettre le consommateur au centre du dispositif, car il est souvent oublié. Pour cela, il est nécessaire de rendre le Bouclier Qualité Prix plus visible et de faire fonctionner les solutions déjà existantes.
Les auditions se poursuivent au Palais d’Iéna et le travail est encore long. Cet avis sur le pouvoir d’achat dans les territoires d’Outre-Mer devrait être présenté en séance plénière du CESE le 11 octobre prochain.
Source : RCI